“Nous avons tous en tête une famille de rêve. Différente pour chacun, elle tourne toujours autour de quatre fantasmes :
- cohabitation harmonieuse,
- communication fluide,
- autorité naturelle et
- épanouissement personnel.”
Flavia Mazelin Salvi,
journaliste et psychologue
Cette utopie laisse de côté une réalité fondamentale - celle que nous sommes humains, donc imparfaits.
J’ai pourtant recherché cet idéal dans mes relations familiales, jusqu’à ce qu’il y a peu de temps, pour finalement percevoir que ma vision de celles-ci était fantasmatique appartenant à l’enfance. Elle était dûe au fait que je considérais la famille comme devant être un endroit où la sécurité, tant physique qu’émotionnelle puisse se trouver. En d’autres mots, un "havre de paix" où il soit possible de se “poser” par rapport au monde extérieur. C’est-à-dire ce que nous avons à faire pour répondre aux conventions de la société. Ce qui suppose aussi que la famille a pu, selon ma perception enfantine, être un endroit où nous ne sommes pas jugés, mais accueilli.
Aussi longtemps que mes parents ont été vivants, il y avait comme un rempart invisible m’offrant cette sensation momentanée. Jeune mariée, je traduisais même le cocon familial dans ces mots - “J’ai l’impression d’avoir vécu sur un nuage et de ne pas avoir été préparée pour affronter le monde”.
En passant, vivre sur un nuage ne veut pas dire que tout était rose, un nuage peut aussi être gris et chargé d’orage.
Par contre, de prendre le temps de définir pour soi ce que signifie un havre de paix, par exemple, m’a permis de mieux voir que mes attentes face aux membres de ma famille étaient beaucoup plus intransigeantes qu'avec celles des autres. Principalement à cause de l’idéalisation qui ne peut qu’apporter des déceptions et des tourments, en plus d’une perception erronée de ce qu’est la réalité. Même s’il y a eu un manque affectif durant l’enfance, ceci ne peut être que comblé que de l’intérieur, pas par les autres.
Même si ces constats semblent offrir une explication à ma vision idéaliste, c’est un thème qui n’en demeure pas moins complexe. Une complexité que j’explore, un jour à la fois. À ce stade-ci cependant, j’attire ton attention sur le mot “accueillir”.
Avant de poursuivre dans cette direction, il est important d’ajouter que de vouloir être aimé est un besoin ancestral de l’humain. Ce n’est donc pas alarmant aussi longtemps que cela ne devienne pas obsessionnel ou au point de détruire nos relations.
“L’être humain se construit à travers ses émotions et l’amour en est la plus puissante. Qu’elle soit sentimentale, familiale ou professionnelle l’envie d’être aimé est normale car
cela vous permet de vous épanouir personnellement.”
Alexandre Cormont, coach de vie
Revenons maintenant à la notion d’être accueilli…
Tu as certainement entendu l’énoncé qui dit - “On choisit ses amis, mais on ne choisit pas sa famille”.
Aujourd’hui je vois cela sous un autre angle. Choisir sa famille est pour moi pouvoir construire des relations où les personnes (membres de la famille ou non) sont désireuses de danser le tango de leur humanité avec l’autre.
Le tango est une danse qui s’apprend à deux, il est donc impossible d’y arriver si un des partenaires n'est pas disposé à apprendre les particularités de cet art.
Savoir vivre en harmonie, savoir accueillir et écouter l’autre et exprimer ses émotions sans se juger ou juger ls’apprend. Tout comme savoir cultiver l’art du tango, nous pouvons apprendre à communiquer authentiquement avec l'autre.
Il faut se le dire, pouvoir maîtriser cet art demande du courage. Le courage de se tromper, de paraître ridicule et même d’être vu par l’autre dans son imperfection. Le but est de pouvoir danser en harmonie avec l’autre et d’échanger sincèrement, même si cela peut parfois nous rendre vulnérables.
Remarques que je ne dis pas d’avoir à le faire parfaitement, mais bien d’avoir l’intention d’améliorer ses relations.
Même s’il y a des années que je peaufine l’art de communiquer authentiquement (avec des hauts et des bas), mes attentes illusoires face aux membres de ma fratrie ont rendu cette pratique plus difficile. J’étais sur le point d’écrire “inutilement difficile”, mais ce n’est pas le cas car m’a permis de croître personnellement et spirituellement.
Oui, les relations familiales peuvent être parfois compliquées, mais d’essayer d’accueillir chacun (en premier savoir s’accueillir soi-même) dans leur imperfection peut rendre les rencontres plus agréables.
Sur ce, je te souhaite un super temps des fêtes avec les tiens. Joyeux Noël et Bonne Année 2023!
Monique, tout simplement
Psit, psit … n’oublie pas que ce n’est pas donner à tout le monde d'apprendre à danser le tango, ou même de vouloir découvrir cet art. Chacun choisi sa propre danse. Certains diront “choisir ses combats”.
Alain Bellemare
... et qui continue de le faire!
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