En assumant que la colère soit le résultat d'une libération soudaine d'énergie causée par ce qui se passe dans le présent, on pourrait facilement qualifier quelqu'un qui démontre ce comportement d'asocial.
Est-ce possible qu'il ne s'agisse que d'un mental et d'un ego qui sont simplement imprégnés d'expériences passées? Et moins de ce qui se déroule dans le moment présent?
Néanmoins, d'après certaines philosophies (1), l'ego et le mental sont cruciaux pour la construction d'un individu. Ce qui sera engendré par un enseignement précoce, pour plus tard être consolidé par ses expériences en tant qu'adulte.
Nos actions ne sont pas toujours le fruit du présent, mais plutôt de la façon dont notre être égoïque a été bâti. Reconnaître une personne comme étant violente ou ayant un problème psychologique n'est pas la totalité de ce qu'elle est.
Il paraît que nous avons adopté, dès le départ, des mensonges du mental qui nous ont permis de croître, mais qui, avec le temps, nous ont retenus prisonniers de notre endoctrinement. Cela a pour conséquence de s'identifier à - je suis mon propre ego.
L'ego et le metal feront cependant toujours partie de nos vies. Néanmoins, mal contrôlés, ils feront ombrage à la joie, à la paix (intérieure) et à l'amour, même si pour beaucoup de gens cela est inconscient.
Encore une fois, les experts affirment que c'est à partir de notre enfance que cette "distorsion" du réel se produit. En grande partie causé par la notion de l'amour inconditionnel, qui est chose naturelle chez le nourrisson. Il cherchera cependant à maintenir cela toute sa vie. Malgré un mental au départ "relativement neuf" (2) et aimant, il sera influencé par son entraînement précoce.
Par exemple, l’enfant dont un des parents le réprimande verra sa notion de l’amour inconditionnel ébranlée, mais pas annihilée, ce qu’il ne peut concevoir. Son mental préférera adopter le mensonge qui lui fait croire que c’est à cause de lui que son parent l’a réprimandé. L’enfant croira qu’il n’est pas digne de l’amour "inconditionnel" du parent ou éducateur, pensant à tort que lui-même est fautif.
À ce stade, il est crucial de comprendre que - “la raison première de l'existence de l'égo, sa raison d'être est de nous protéger…L’ego est un système de défense qui se crée dans l'enfance pour permettre à celui-ci de se protéger d'éventuelles souffrances émotionnelles et/ ou physiques.”
En plus de savoir que - “…L’humain est créé et programmé de telle façon qu'il est en recherche du plaisir et en évitement de la souffrance.”
Prenons maintenant l'enfant qui subit des abus de la part de parents, ou de toute autre figure jouant un rôle d'éducateur et de figure d'autorité. En prenant en considération ce qu'est l'ego, il est tout à fait probable que cet enfant perdra confiance en lui-même, en ses jugements et cherchera constamment et inconsciemment à être aimé. Par conséquent, il pourrait adopter des comportements qui ne favorisent pas une image positive de lui-même, pas plus que de la société dans laquelle il évolue.
Il aura donc une perception différente de la réalité.
Il portera des séquelles qui tinteront sa perception, non seulement le rendant aveugle à qui il est vraiment, mais aussi au monde qui l’entoure. Ce qui a été mon cas, tout comme la plupart des gens à différents niveaux.
Nous avons tous, en tant qu’adulte, un certain bagage qui nous suit en permanence. Alors, comme le dit si bien Cate Montana…
“Comment puis-je blâmer un homme de 60 ans qui n’est pas raisonnable et qui se dispute — qu’il soit mon voisin, le président de mon conseil scolaire ou le président d’une nation? Ou le conducteur en colère, le visage rouge, crachant des insultes derrière son volant. Il est déraisonnable et argumentatif uniquement parce qu'il est toujours désespérément blessé et sur la défensive après avoir été crié dessus et injurié pendant des années lorsqu'il était un petit enfant ? (3)
Je ne traite pas avec un homme de 60 ans à ce moment-là.
Je traite avec un enfant.”
Tu comprendras donc pourquoi il est inutile de réagir face à celui ou celle qui agit avec colère ou mesquinerie, sachant maintenant que cela a peu à voir avec la situation présente, et encore moins avec toi, mais bien avec son passé à lui/elle.
Tu me diras que c'est plus facile à dire qu'à faire de ne pas réagir à la bêtise humaine. Il est vrai que nous partageons un ego et une mentalité construits sur des mensonges…mais il y a de l'espoir!
Celui ou celle qui entreprend une démarche d'individuation (4) verra progressivement les mensonges de son endoctrinement se dissiper. En mettant à jour, en se faisant, une réalité qui lui permettra de mieux cerner la nature de son Soi indivisé. En acquérant, comme bonus, une meilleure compréhension de soi-même et des autres.
Miguel Ruiz propose une méthode, en particulier le numéro 2, pour nous aider à rester relativement détendu en présence de personnes capables de nous faire sortir de nos gongs. Des règles simples à mettre en pratique.
Puisque les rencontres sociales se multiplient à ce temps-ci de l'année, c'est un outil qui te sera sans conteste d'une grande utilité.
N'oublie pas que c’est la pratique qui fait le maître!
Joyeux Noël!🥂
Monique, tout simplement
NOTES
(2) Je dis “relativement neuf”, car je pense à la mémoire des ancêtres qui serait imprégnée dans l’ADN de nouveaux-nés. Autres liens en rapport à ce thème:
Les mémoires transgénérationnelles dans le Devenir Mère
Une nouvelle étude prouve la transmission intergénérationnelle des traumatismes (science toujours à l’étude)
(3) Traduit de l’anglais. Extrait d’un texte de la journaliste Cate Montana intitulé - Compassion. Je te recommande vivement de lire cet article, surtout si tu es intéressé par la croissance personnelle. Même si c'est en anglais et que tu ne saisis pas cette langue, il est très simple d'utiliser un logiciel comme “Google translate”. Cet article vaut vraiment la peine d'être lu.
(4) Beaucoup de textes ont été rédigés pour essayer de définir le concept d'individuation. Je t’offre ici une version courte de Carl Gustav Jung. « J'emploie l'expression d'individuation pour désigner le processus par lequel un être devient un in-dividu psychologique, c'est-à-dire une unité autonome et indivisible, une totalité.»
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